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ne s’expliquent que par des dissections délicates et nombreuses. Aristote n’a pas eu la gloire de l’initiative, puisqu’il paraît bien, comme on l’a vu, que c’est à un disciple de Pythagore, Alcméon, le médecin de Crotone, qu’on doit l’attribuer ; mais l’anatomie n’avait eu que de très faibles développements pendant ces deux siècles, et l’on en trouve bien peu de traces dans les travaux de Démocrite, et même dans ceux d’Hippocrate. Au contraire, Aristote a très largement pratiqué l’anatomie, avant les découvertes fameuses d’Erasistrate, son petit-fils, et avant celles d’Hérophile. Dans l’Antiquité, les sacrifices d’animaux, qui faisaient le fonds du culte religieux, ont pu favoriser les observations, en montant, dans des occasions fréquentes, une quantité de faits anatomiques, qui devaient frapper même des yeux moins attentifs que ceux d’un Aristote. Mais il ne s’est pas contenté de ces faits trop fortuits : et il n’est peut-être pas un seul des animaux dont il a parlé qu’il n’ait étudié, le scalpel en main, dans ses organes intérieurs, après l’avoir décrit dans ses formes, dans ses fonctions et dans ses mœurs. Il ne peut pas être douteux pour nous que c’est lui qui a rendu