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mun, ne nous crient-ils pas que notre œil est fait pour voir, notre oreille pour entendre, nos jambes pour marcher, nos nerfs pour sentir, notre esprit pour penser ? Les astres sans nombre dont les cieux resplendissent n’attestent-ils pas un ordre imitable ? Et l’ordre n’atteste-t-il pas une volonté intelligente, qui le maintient après l’avoir créé ? Les mathématiques ne nous disent-elles pas, avec Laplace, que, si l’on soumet ces phénomènes au calcul des probabilités, il y a plus de deux cent mille milliards à parier contre un qu’ils ne sont point l’effet du hasard ? Devons-nous cesser de croire, avec l’auteur de la Mécanique céleste, qu’une cause primitive a dirigé les mouvements planétaires ? Et en descendant, plus près de nous, à notre organisation et à celle des animaux et des plantes, pouvons-nous y méconnaître l’action de la même providence qui régit les mondes répandus dans l’espace, et qui a réglé les lois de la vie sur notre globe, et l’y perpétue, par des organes dont la fonction, le but, la fin sont déterminés avec une sagesse infinie et indéfectible ? Nier tout cela, n’est-ce pas fermer volontairement les yeux à la lumière ; et par un excès de prudence sincère, mais