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cord avec les recherches et les conquêtes postérieures de l’observation. Au berceau des peuples, dans les livres sacrés où ils déposent leur foi instinctive, ce sont des hymnes perpétuels, ici dans les Védas, là dans la Bible, dans les Psaumes de David, ou dans les Sourates du Coran. Pas une de ces voix inspirées n’hésite, ou ne détonne. Un peu plus tard, quand la raison moins émue commence à s’interroger et à s’instruire, le sentiment reste le même. Aristote, dans sa Métaphysique, assigne pour point de départ à la philosophie et à la science, l’étonnement et l’admiration que nous imposent les grands phénomènes de la nature et des cieux. Un examen prolongé et de plus en plus éclairé ne fait que confirmer ces témoignages spontanés ou réfléchis des temps primitifs ; et c’est ainsi que, parmi les modernes, Cuvier, Buffon, Linné, Leibnitz, Descartes, parlent comme Aristote, et croient avec lui que la nature se propose toujours une fin, qu’elle sait atteindre.

Mais une philosophie qui se regarde comme positive par excellence, dédaigne cette unanimité des simples et des sages ; elle proclame, à titre de vérité incontestable, que