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Un sentiment fécond que tous les zoologistes contemporains pourraient lui emprunter, comme lui-même l’empruntait au maître de Platon, c’est l’admiration raisonnée de la nature. Aristote a dit, et répété bien des fois, que la nature ne fait rien en vain. Mais, de nos jours, il s’est trouvé des savants qui, sans nier directement un principe aussi vrai, se défendent néanmoins de l’adopter. On se croit bien prudent et bien positif en déclarant que l’esprit humain ne peut scruter, ni des questions d’origine, ni des questions de fin. On se fait scrupule de se prononcer sur les unes et sur les autres : et l’on reste dans un doute, et sur une réserve, qu’on prend pour la véritable sagesse. Aristote n’a pas cette timidité sceptique. S’il ne nomme pas expressément la Providence, du moins la Nature, qu’il appelle divine, et telle qu’il la comprend et qu’il l’aime, est nécessairement providentielle, puisque, selon lui, toutes ses œuvres ont un but. Nous sommes de l’avis d’Aristote. Les moyens qu’emploie la nature émerveillent toujours et confondent notre intelligence, quand nous réussissons à les découvrir. Ajoutez que les premières et naïves impressions des hommes sont d’ac-