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fossiles, les Modernes ont pu envisager ce grand mystère sous un aspect plus large encore, et plus instructif, que les évolutions embryonnaires. Dès qu’on a eu constaté scientifiquement que notre globe avait passé par plusieurs états avant d’arriver à son état actuel, et que, dans l’origine, l’action du feu avait rendu toute existence organique impossible, il a été démontré que la vie animale n’avait paru sur la terre qu’à un moment donné. Ce moment, que Littré appelle fort bien « Le moment créateur » ne s’est pas reproduit depuis lors ; et selon toute apparence, il ne se reproduira jamais. La vie, qui ne pouvait subsister au sein de la combustion universelle, a surgi tout à coup lorsque le refroidissement est arrivé à un certain point ; et à dater de cet instant unique, elle s’est toujours propagée et se continue sur notre terre par voie de génération. Entre l’incandescence antérieure et la vie, il y a un hiatus que les hypothèses les plus hardies n’ont pu combler, depuis les vagues théories d’Héraclite jusqu’aux théories les plus précises de la géologie moderne. Bien plus, la vie, une fois créée par une intervention surnaturelle, a pris différentes formes, corres-