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éclairés par une science plus étendue, n’ont voulu la pousser. C’est l’excès qu’ils désapprouvaient ; ce n’est pas l’idée elle-même. Il est incontestable que la nature a mis des degrés de perfection et d’imperfection entre les êtres qu’elle crée ; mais qu’elle les ait tous rangés dans une série unique, depuis la Cellule jusqu’à l’homme, depuis l’échelon le plus bas jusqu’au plus élevé, rien n’est moins démontré ; et la science est bien téméraire quand elle essaye d’imposer à la nature un plan que la nature ne nous montre pas plus nettement. La chaîne continue qu’on voudrait établir s’interrompt et se brise à chaque pas ; il y manque une foule d’anneaux, que des observations ultérieures ne retrouveront sans doute jamais, pas plus que la découverte des fossiles ne nous les a procurés. Les espèces enfouies dans la terre par les révolutions que notre globe a subies, ne sont pas les ancêtres des espèces actuelles ; entre ces créations diverses, il y a des lacunes infranchissables, ainsi qu’entre les espèces de la création présente. Les quatre types constitués par Cuvier, et fondés sur l’anatomie, doivent nous prouver que l’échelle des êtres, exagérée au sens d’une