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aussi d’après la condamnation sévère qu’a prononcée Cuvier.

Il faut se dire, d’ailleurs, que le Transformisme est un problème de cosmogonie, et non de zoologie ; la preuve, c’est qu’il s’appuie surtout, comme le remarque Littré, sur l’embryogénie et sur la paléontologie. Quelque idée qu’on se forme de l’origine des choses, la zoologie n’a pas à se prononcer sur ces obscurités impénétrables, qui se perdent dans la nuit des siècles écoulés ; elle doit se borner au spectacle actuel que nous offre la nature, assez varié et assez clair pour satisfaire notre curiosité et notre science. Sous peine de ruiner la zoologie de fond en comble, et de ne pouvoir se faire comprendre, le Transformisme, tout en partant de la Cellule ou du Blastème, n’en doit pas moins conserver les types, les classes, les sous-classes, les ordres, les genres, les espèces, etc., comme le fait la zoologie la plus vulgaire. Seulement, il multiplie les types, puisqu’il en fait huit, au lieu des quatre de Cuvier ; il multiplie les classes, puisqu’il en fait cinq pour les seuls vertébrés ; et les ordres, puisqu’il en fait quatorze, rien que pour les Mammifères.