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y reparurent avec éclat et y excitèrent un mouvement qui dure encore, et qui n’est pas près de cesser. Entre Lamarck et Darwin, il y a cette différence très notable que le premier admet résolument la génération spontanée (Archigonie), et que le second, dont le cœur était fort religieux, croit à l’action primordiale d’un Créateur, qui a communiqué la vie à la matière, impuissante à la produire par ses seules forces. Sauf ce dissentiment fondamental, le Darwinisme, nommé aussi le Transformisme, n’est que la doctrine de Lamarck, corroborée d’une masse énorme d’observations, qui peuvent nous intéresser bien plutôt que nous convaincre. Supposer que tous les êtres organisés, animaux et végétaux, quelque diversifiées que leurs formes nous paraissent aujourd’hui, viennent d’un premier germe, Sarcode et Protoplasma, c’est une sorte de rêverie qui nous reporte aux théories puériles d’Empédocle, victorieusement combattues par Aristote et chantées par Lucrèce, ou à cette fantaisie non moins étrange de l’Œuf du monde, imaginé par les Brahmanes. Quelle opinion le zoologiste grec aurait-il eue du Transformisme, on peut se le figurer d’après ses ouvrages, et