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Un zoologiste français, Lamarck, avait insisté, plus que personne avant lui (1809), sur les variations que les diverses espèces d’animaux subissent sous l’action continue des circonstances où ils sont placés. Non moins aventureux dans sa philosophie zoologique que dans sa chimie, Lamarck avait exagéré la variabilité de l’espèce jusqu’à cette hypothèse de faire sortir d’une même et seule origine tous les êtres vivants ; les modifications, amenées par la suite indéfinie des temps, se fixaient et se transmettaient par l’hérédité, sans qu’il y eût de terme assignable à la transformation et au perfectionnement. Ces vues audacieuses avaient été évidemment suscitées par les découvertes récentes de la paléontologie. Aussi, Cuvier fut-il le premier à les combattre ; il ne les discuta pas expressément, parce qu’il ne les croyait pas dignes d’une réfutation scientifique. Mais ces idées, indiquées plutôt qu’élucidées par l’auteur, ne devaient pas périr de si tôt ; favorisées par le système de Geoffroy Saint-Hilaire sur l’unité de composition, également repoussé par Cuvier, elles vécurent assez obscurément dans le monde savant, jusqu’à ce que, reprises et élargies par M. Darwin, elles