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commencer par la Cellule, en finissant par les Primates, ou de commencer par l’homme, en finissant par les Protozoaires. Mais il y a ici une considération capitale que la raison ne peut à aucun prix écarter. Si l’on exile l’intelligence de l’origine des choses, si la vie avec tous ses développements matériels et moraux naît simplement de l’action des forces chimiques, comment peut-on s’imaginer qu’on retrouvera plus tard l’intelligence dans l’homme, à qui l’on ne saurait pourtant la refuser ? Comment de la Monère arriver, par une suite non interrompue de transformations, par l’Évolutionnisme, aux chefs-d’œuvre de l’esprit humain, et aux qualités morales qui sont la grandeur et l’apanage exclusif de notre espèce ? Il est vrai qu’on a toujours la ressource de confondre l’intelligence avec l’instinct, qui est encore de l’intelligence à un moindre degré. Mais cet expédient même ne sert de rien ; car l’instinct, tout inférieur qu’il est, ne s’explique pas plus que l’intelligence à son degré le plus sublime ; l’instinct ne sort pas plus qu’elle de la Monère et de la Cellule ; ou, s’il en sort par voie de transmutations successives, le germe qui recèle de si merveilleux déve-