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chimiques de la matière sont les mêmes que ceux qui entrent dans la composition des organismes ». Peut-être ne s’aperçoit-on pas que c’est revenir, par cette voie détournée, à la génération spontanée, qui a été une des erreurs de l’Antiquité grecque et d’Aristote, et qu’on croyait à jamais condamnée par de récentes expériences, absolument décisives. Tout ce que les partisans de la Cellule nous concèdent, c’est que, dans l’ignorance où nous sommes des forces physiques, qui ont concouru à la formation de ces premiers êtres si simples, on ne peut affirmer qu’il y ait une conformité fondamentale, quant à l’origine et au mode d’accroissement, entre le cristal et la Monère. Dans ce langage nouveau et assez bizarre, on appelle du nom de Monères des corps homogènes qui, sous les grossissements les plus forts, paraissent dépourvues de toute structure, et n’en sont pas moins des organismes animés, si l’on en juge d’après leurs manifestations vitales.

Cette théorie, tendant à faire naître la vie d’éléments chimiques et physiques, qui cependant ne contiennent pas la vie, n’est peut-être pas aussi originale qu’on le croit ; elle ne fait que nous reporter à ces temps