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les êtres vivants et les êtres bruts ; ou, comme on dit à cette heure, les êtres organiques et les êtres inorganiques. C’est là le plus ample de tous les principes de classification, parce que la vie est la plus importante de toutes les propriétés des êtres. Dans tous les temps, les hommes ont reconnu cette division frappante ; la science la recevait de la spontanéité du sens commun, dès l’époque d’Aristote et de Pline.

Depuis un demi-siècle que Cuvier est mort, la zoologie n’a pas produit de système qui rallie tous les suffrages et qui fasse loi. Mais au milieu des innombrables observations de détail, et des monographies que chaque jour amène, et qui s’amoncèlent sans fin et sans ordre, une tendance se manifeste ; c’est de changer le point de départ de la science entière, et au lieu de la faire commencer par l’homme, avec Aristote, Pline, Linné, Buffon et Cuvier, on la fait, au contraire, aboutir en dernier lieu à cet être, le plus parfait de tous. On étudie d’abord les êtres les plus élémentaires, pour monter graduellement jusqu’à lui. On débute par les Protozoaires pour finir par les Primates, parmi lesquels on range l’homme, à la tête des singes. Comme l’organisation