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successives dans le règne animal tout entier. Comme Aristote, il fait de l’histoire naturelle une science qui s’appuie avant tout sur l’observation ; le calcul et l’expérience, qui sont les instruments des mathématiques et de la chimie, ne sont presque point à son usage. « Le calcul, dit-il, commande, en quelque sorte, à la nature ; l’expérience la contraint à se dévoiler ; l’observation l’épie, quand elle est rebelle et cherche à la surprendre. »

Mais si l’histoire naturelle ne peut faire usage, ni de l’expérience, ni du calcul, Cuvier lui rappelle qu’elle possède un principe qui lui est particulier, qui est tout rationnel, et qu’elle applique avec avantage dans beaucoup de cas. C’est le principe des conditions d’existence, vulgairement nommé : le principe des Causes finales. Cuvier ne craint pas d’employer ce mot, fort décrié ; et au scandale sans doute de plus d’un naturaliste, il réhabilite ce principe supérieur, qu’Aristote avait proclamé sous une autre forme, en affirmant que la nature ne fait jamais rien en vain, axiome que Leibnitz a pris pour base de sa théodicée et de son optimisme. Comme rien ne peut exister s’il ne réunit les conditions qui rendent son existence possible, les