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moins autant que lui, à la prétention de classer les êtres de manière à en former une seule ligne, ou à marquer leur supériorité réciproque. Il regarde toute tentative de ce genre comme inexécutable ; il ne voit dans les divisions et subdivisions de la science que l’expression graduée de la ressemblance des êtres ; et, à son avis, ce qu’on appelle l’Échelle des êtres n’est qu’une application erronée d’observations partielles à la totalité de la création. Cette application a nui extrêmement aux progrès de l’histoire naturelle. Cuvier s’élève aussi énergiquement contre cet autre abus des nomenclatures, qui varient sans cesse, et qui menacent de ramener dans l’histoire naturelle le chaos qui y régnait antérieurement, les naturalistes français et étrangers négligeant le soin de s’entendre, et chacun d’eux multipliant et changeant, sans la moindre nécessité, les noms des genres et des espèces, chaque fois qu’ils ont l’occasion d’en parler.

Sur ces points essentiels, Cuvier n’a jamais varié ; et les discussions très vives que ces questions ont fait naître, vers la fin de sa vie, ne l’ont jamais ébranlé. C’est en conformité de ces vues qu’il a établi ses divisions