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il étudie, en premier lieu, les animaux domestiques, vivant avec nous et nous servant de tant de manières ; puis, les animaux sauvages, qui nous sont encore assez familiers ; et enfin, les animaux féroces, que nous devons combattre et détruire pour notre propre salut. Buffon ne veut pas aller au delà ; il n’admet pas la prétendue échelle des êtres, et il voit un grand inconvénient à vouloir soumettre à des lois arbitraires les lois de la nature, à la diviser dans des points où elle est indivisible, et à mesurer ses forces sur notre faible imagination. L’ordre factice que nous imposons aux faits particuliers est relatif à notre propre nature, plutôt qu’il ne convient à la réalité des choses. Buffon a raison quand il veut éviter « cette multiplicité de noms et de représentations qui rend la langue de la science plus difficile que la science elle-même »; mais il a tort quand il soutient qu’il n’y a dans la nature que des individus, et que les genres, les ordres, les classes n’ont d’existence que dans notre esprit. En ceci, Buffon est nominaliste, probablement sans y songer.

Cuvier n’a pas pour les classifications le dédain de Buffon ; mais il est opposé, au