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quelle est sa doctrine systématique. Linné a la sienne, en dépit de son laconisme ; Buffon a fait de la méthode une étude explicite ; Cuvier non plus ne s’en est pas abstenu, bien que la pente de son esprit ne le portât guère à ces considérations, trop éloignées de ses travaux habituels. Tous ont éprouvé ce besoin, et l’ont satisfait chacun à sa manière.

Selon Aristote, la règle suprême de la méthode, c’est d’observer les faits, dans toute leur étendue et dans leur simplicité, tels qu’ils s’offrent à notre sensation. On ne doit vouloir les expliquer qu’après cette analyse essentielle et préliminaire. La science est tenue de constater d’abord la réalité ; et ce n’est qu’ensuite qu’elle peut se demander pourquoi et en vue de quelle fin les choses sont telles qu’elles sont. Vingt fois, Aristote est revenu avec insistance sur ce principe indispensable ; il l’a perpétuellement opposé aux théories prématurées et téméraires des philosophes, ses devanciers, qui se sont presque toujours perdus en se flattant vainement de pouvoir remonter à l’origine des choses. Au lieu de faire des tentatives inutiles pour savoir ce qui a été, ils auraient dû s’enquérir de ce qui est actuellement. Aristote ne