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Buffon remarquait que, dans Aristote, il n’y a pas un mot inutile. On doit ajouter que le mot propre ne lui manque jamais ; et cette qualité, qu’on peut acquérir par l’étude ou tenir de la nature, contribue beaucoup à la concision et à la netteté du style ; l’expression juste n’a pas besoin d’être redoublée ; la prolixité n’est qu’un signe de faiblesse et une cause d’obscurité. La synonymie, si difficile à établir, peut être un obstacle à bien comprendre Aristote ; mais cette difficulté de fait ne vient pas de lui ; elle tient nécessairement à la différence des langues, des climats et des temps. L’art du style, pris dans sa généralité, ne consiste pas uniquement dans le choix et l’arrangement des mots ; il consiste plus encore dans la disposition des pensées et des matières. Sauf quelques rares passages, dont le désordre remonte à la destinée bien connue des manuscrits d’Aristote, l’Histoire des Animaux, le Traité des Parties, et le Traité de la Génération, sont irréprochables. Sans doute, ce n’est pas tout à fait notre style moderne ; mais la sculpture de Phidias n’est pas non plus notre sculpture ; et cependant, nos artistes s’en inspirent, sans rien abdiquer de leur