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Buffon est tout l’opposé de Linné. Il se défie des classifications, qu’il repousse, parce qu’elles sont trop arbitraires et trop incomplètes ; il ne cherche pas davantage la régularité méthodique d’une nomenclature universelle, qu’il croit impossible. Il se plaît surtout aux descriptions : parfois, il les revêt d’un style magnifique, quand le sujet comporte cette parure et ce développement ; mais d’ordinaire sa narration est pleine de naturel et d’une constante simplicité, qu’on méconnaît quand on ne juge Buffon que sur quelques morceaux, choisis parmi les plus brillants. On le prend pour un littérateur, tandis qu’il a, sans relâche, consacré sa vie laborieuse à des observations et à des expériences, dont il expose les résultats avec un infatigable amour de la vérité, qui est sa qualité dominante. Il fait précéder l’histoire des animaux de celle du globe, sur lequel ils vivent. Il comptait embrasser aussi les trois règnes ; mais il n’a pu parcourir que quelques parties de ce trop vaste sujet. Sans adopter une classification proprement dite, il met néanmoins un certain ordre dans ses descriptions. D’abord, il traite de l’animal en général ; et après avoir étudié le pro-