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les traits essentiels de la définition sont si bien choisis que le laconisme n’ôte rien à la clarté. Linné a, en outre, sur la nature entière, et sur chacun des trois règnes, des principes généraux, qui le guident sûrement dans cette infinité d’êtres et de phénomènes. Il expose ces principes aussi brièvement que le reste, et avec la même autorité. Ce sont à peu près ceux d’Aristote ; et Linné se fait de l’histoire naturelle et de sa méthode une idée non moins haute. Mais il ne connaît pas suffisamment le passé, puisqu’il déclare que jusqu’à lui « la zoologie n’a guère été qu’un recueil de récits fabuleux, racontés d’un style diffus, exposés dans des descriptions aussi imparfaites que les dessins et les figures dont parfois on les accompagne ». Linné n’excepte de cette condamnation que Francis Willoughy et John Ray, qui, un demi-siècle auparavant, avaient fait, en collaboration, de très heureux essais dans diverses branches de l’histoire naturelle. Il semble que cette indulgence de Linné pouvait remonter jusqu’aux essais d’Aristote ; et il est à croire qu’il devait les estimer, s’il les avait lus, au moins autant que ceux des deux naturalistes qu’il préfère.