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rival. D’ailleurs, les critiques de Buffon n’en étaient pas moins justes. Les six classes de Linné ne suffisaient pas pour les animaux ; il en fallait au moins le double, si l’on ne voulait pas s’exposer à des confusions, ou à des exclusions inexplicables. Les serpents ne sont pas des amphibies ; les crustacés ne sont pas des insectes, pas plus que les coquillages ne sont des vers. Tous les quadrupèdes ne sont pas mammifères. Il est bien étrange aussi de mettre, parmi les anthropomorphes, le lézard écailleux à côté du Paresseux ; la chauve-souris, la taupe et le hérisson, parmi les bêtes féroces ; le castor et le rat, parmi les loirs ; le cochon et la musaraigne, parmi les bêtes de somme ; enfin le cerf, parmi le bétail, avec le bœuf, le bélier et le chameau.

Toutes ces objections sont vraies, comme celles que Buffon élève contre le système botanique de Linné ; mais elles ne diminuent pas la gloire de Linné ; son nom n’en est pas moins un des plus illustres de la science. En effet, c’était un progrès immense qu’un système qui s’étendait aux trois règnes de la nature, avec une nomenclature aussi régulière. Elle est peut-être trop concise ; mais