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avons été les témoins émerveillés de ce que Cuvier a pu faire en paléontologie ; c’est toute une science nouvelle, qui, devant nous, est née de ses labeurs, plus limités, mais aussi féconds en leur genre que ceux d’Aristote. Cuvier n’avait pas un génie universel comme celui du philosophe grec. Mais ce qu’il a réalisé, dans cette branche de savoir inconnue jusqu’à lui, nous permet de mesurer ce qu’Aristote a pu accomplir, sur une échelle beaucoup plus vaste et avec un succès, s’il est possible, encore plus grand.

Cela est si vrai que l’œuvre d’Aristote, qui était sans antécédents, n’a été ni continuée, ni même comprise par les temps qui ont suivi. Il a fallu plus de vingt siècles pour que l’esprit humain, après une foule d’épreuves et d’hésitations, reprit la route que le génie avait prématurément ouverte ; et c’est seulement, au milieu du siècle dernier, qu’on a retrouvé des traces qui semblaient presque perdues. Si la stérilité des prédécesseurs d’Aristote a pu nous étonner, la stérilité des successeurs est bien plus surprenante encore. La science une fois fondée, il paraissait assez simple qu’on la cultivât, dans la voie où elle avait été mise. Mais le premier pas avait été