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gustin ; chez les Grecs, un Platon, un Aristote ne nous apprennent pas un mot d’eux-mêmes ; et si, pour les connaître, nous en étions réduits à ce qu’ils nous en disent, notre ignorance serait entière. Il est vrai que leurs œuvres nous dédommagent, quoiqu’elles soient muettes sur ceux qui les composent, à leur plus grande gloire et au grand profit de l’esprit humain.

Ainsi donc, pour expliquer la composition de l’Histoire des Animaux, Prolem sine patre creatam, le meilleur argument est encore le génie de l’auteur, fécondé par une admiration sans bornes pour la nature. La réalité ne change pas ; et les animaux de tout ordre qu’observait Aristote posaient sous ses yeux tels qu’ils posent encore sous les nôtres. Les phénomènes à peu près innombrables qu’ils offrent à notre étude ne peuvent pas être aperçus d’un seul coup, ni analysés en une fois ; mais le regard de l’homme de génie est si pénétrant, si étendu, si rapide, qu’il peut, dans la courte durée de la vie individuelle, embrasser une multitude de faits que les siècles précédents n’avaient pas vus, et que les siècles suivants ne verront pas davantage. Au début de notre XIXe siècle, nous