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dent qu’elles sont enceintes. Si quelqu’un leur fait tort, l’archonte peut lui infliger une amende ou le traduire devant le tribunal. L’archonte est aussi chargé d’affermer les biens des mineurs et des épiclères, les biens des épiclères jusqu’à ce qu’elles atteignent leur quatorzième année[1]. Il prend hypothèque sur les biens des fermiers. Si les tuteurs ne fournissent pas les aliments à leurs pupilles, l’archonte les contraint à payer le nécessaire.


Le roi.

LVII. Telles sont les attributions de l’archonte. Le roi, tout d’abord, veille à la célébration des Mystères, de concert avec les [quatre] épimélètes élus par le peuple : deux choisis parmi tous les Athéniens, un dans la famille des Eumolpides, un dans celle des Kéryces ; ensuite des Dionysies du Lénæon, qui comprennent une procession et un concours. Le roi et les épimélètes règlent en commun la procession ; le roi organise seul le concours. Il organise aussi toutes les courses aux flambeaux. C’est lui encore qui, pour ainsi dire, a la direction de tous les sacrifices dont l’institution remonte aux ancêtres.

2Le roi donne, en se réglant sur le sort, les actions publiques d’impiété et les actions en revendication de sacerdoce. C’est lui qui est juge dans toutes les contestations entre familles ou entre prêtres au sujet de leurs privilèges[2]. C’est à lui aussi que ressortissent toutes les actions de meurtre, et c’est lui qui proclame l’interdit religieux contre ceux qui sont sous le coup de ces accusations.  Les actions de meurtre et de blessure, si meurtre et blessure ont été prémédités, sont portées devant l’Aréopage, ainsi que les accusations pour incendie et pour empoisonnement, si le poison a causé la mort. Ce sont les seules affaires que juge ce Conseil. Pour le meurtre involontaire, la tentative de meurtre, l’homicide d’un esclave, d’un métèque ou d’un étranger, c’est le tribunal du Palladion. Si l’accusé avoue l’homicide, mais soutient qu’il a agi légitimement, par exemple s’il a surpris sa victime en flagrant délit d’adultère ou s’il a tué à la guerre par erreur ou dans les jeux en luttant, l’affaire est jugée dans le Delphinion. Quand

  1. C’est-à-dire l’âge où elles peuvent être mariées.
  2. Cf. chap. XXI 6.