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les juges se prononcent par leur vote sur le compte des archontes, afin que, si un candidat malhonnête a écarté les accusateurs, il soit au pouvoir des juges de l’exclure.  Après avoir été admis de cette façon à l’examen, les archontes se rendent à la pierre sur laquelle on place les parts découpées des victimes et sur laquelle aussi prêtent serment les arbitres avant de prononcer leur sentence et les témoins qui présentent une excuse. Les archontes montent sur la pierre et jurent de remplir leur charge en toute justice et conformément aux lois, de ne pas recevoir de présents à raison de J’exercice de leurs fonctions ou, s’ils en reçoivent, de consacrer une statue d’or. De là, quand la prestation a pris fin, ils se rendent à l’Acropole où ils prêtent une seconde fois serment dans les mêmes termes ; après quoi ils entrent en fonctions.


LVI. L’archonte, le roi et le polémarque prennent chacun deux assesseurs (parèdres) qu’ils choisissent ; ceux-ci sont examinés devant le tribunal avant d’entrer en fonctions et ils rendent leurs comptes à leur sortie de charge.

L’archonte.

2L’archonte aussitôt installé commence par faire proclamer par le héraut que chacun restera, jusqu’à la fin de sa magistrature, possesseur et maître des biens qu’il possédait avant son entrée en charge.  Puis il institue les chorèges pour le concours de tragédie, au nombre de trois qu’il prend parmi tous les Athéniens et les plus riches[1]. Autrefois il désignait aussi cinq chorèges pour le concours de comédie : maintenant ce sont les tribus qui les présentent pour ce concours. Il reçoit ensuite les chorèges présentés par les tribus : à savoir pour les chœurs d’hommes, les chœurs d’enfants et pour les chœurs des comédies aux Dionysies, — pour les chœurs d’hommes et les chœurs d’enfants aux Thargélies. Pour les Dionysies il y en a un par tribu ; aux Thargélies un pour deux tribus : chacune des deux à son tour fournit le chorège. Il procède alors, à la demande des chorèges, aux échanges de fortunes (antidoses) et porte [au tribunal] les motifs de dispense légale ; par exemple, si l’un d’eux déclare soit avoir déjà rempli ce service public (liturgie), soit en être exempt pour avoir rempli une autre

  1. Sans tenir compte de la division en tribus.