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peuvent pas suivre ou qui ne veulent pas rester dans le rang par indocilité sont marqués d’une roue sur la mâchoire et la bête ainsi marquée est réformée. Le Conseil examine aussi les éclaireurs montés et décide s’ils sont bons pour ce service ; s’il prononce à main levée l’exclusion de l’un d’eux, celui-ci est mis à pied. Il examine aussi ceux qui combattent avec les cavaliers : l’exclusion entraîne la suppression de la solde.

2Quant aux cavaliers, ils sont recrutés par des officiers de recrutement, élus à main levée par l’assemblée du peuple au nombre de dix. Ceux-ci remettent la liste des recrues aux hipparques et aux phylarques qui l’apportent au Conseil[1]. Après avoir ouvert le tableau scellé dans lequel ont été consignés les noms des cavaliers [en activité], le Conseil efface ceux des cavaliers précédemment inscrits qui déclarent sous la foi du serment qu’ils n’ont plus la force de servir. Il appelle alors ceux qui viennent d’être recrutés. Si quelqu’un déclare sous la foi du serment qu’en raison de son état physique ou de sa fortune il ne peut pas servir dans la cavalerie, il est renvoyé. Pour celui qui ne s’excuse pas avec serment, les membres du Conseil décident à main levée s’il est bon ou non pour le service de cavalerie : s’ils l’acceptent, ils l’inscrivent sur le tableau ; sinon, ils le renvoient aussi.


3Autrefois le Conseil jugeait les modèles[2] et le péplos ; maintenant c’est le tribunal désigné par le sort. Il paraît que le Conseil se laissait guider par la faveur dans son jugement. Il s’occupe encore, de concert avec le trésorier des fonds militaires, de la fabrication des Victoires[3] et des prix décernés aux Panathénées.

4Le Conseil passe encore l’examen des infirmes. Il existe en effet une loi ordonnant que ceux qui possèdent moins de trois mines et dont le corps est mutilé au point de ne leur permettre aucun travail soient examinés par le Conseil et qu’il soit alloué à chacun, aux frais de l’État, deux oboles par jour pour sa nourriture. Il y a un trésorier des infirmes désigné par le sort.

  1. Sur les hipparques et phylarques, voy. chap. LXI 4 et 5.
  2. Vraisemblablement les modèles des édifices publics, cf. chap. XLVI 2, mais le texte est peut-être incomplet.
  3. Sur les Victoires en or, voy. chap. XLVII 1.