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INTRODUCTION

toutes les œuvres d’Aristote, ne pas oublier que le travail en commun a été la règle à peu près absolue dans l’école péripatéticienne (sur ce point, cf. H. Usener, Preussische Jahrbücher, LIII, 1884, p. 1-25). Mais ce travail en commun suppose naturellement une surveillance et une revision attentive de la part d’Aristote ; pour les œuvres les plus importantes (et la Constitution d’Athènes est de celles-là), sans doute les disciples n’ont-ils fait que le travail de recherches, et la coordination et la rédaction sont à peu près certainement le fait d’Aristote seul.

Lorsqu’en janvier 1891 Sir Frederic Kenyon eut publié pour la première fois le texte de la Constitution d’Athènes, les nouveautés qu’apportait ce traité, les divergences qu’il présentait avec les traditions déjà connues, sa composition assez différente des autres œuvres d’Aristote frappèrent vivement tous ceux qui l’étudièrent ; et chez certains de la surprise, chez quelques-uns même de la désillusion se mêla à la joie de la découverte. Un reste de croyance à l’unité de la tradition historique grecque et à l’infaillibilité d’Aristote aidant, de vives discussions s’engagèrent pendant quelques années autour de l’œuvre dont quelques savants allaient jusqu’à soupçonner l’intégrité ou l’authenticité.

Maintenant cette fièvre de polémique s’est apaisée et nous pouvons considérer comme acquis des résultats importants concernant la composition de l’œuvre et sa valeur comme document historique. Tout d’abord il n’y a plus lieu de démontrer l’authenticité de la Constitution d’Athènes ; le texte en coïncide si exactement avec les fragments légués par les anciens que nous sommes sûrs d’avoir sous les yeux l’ouvrage que Timée et Philochore connaissaient dès la fin du ive siècle sous le nom d’Aristote. La date même de la composition est établie de façon à peu près certaine ; l’archontat de Képhisophon (men-