Mais, ô misérable, nous supportons plus de la moitié du fardeau de la guerre, nous qui avons mis avec peine nos enfants au jour et les avons vus partir chargés d’armes[1].
Tais-toi. Ne rappelle pas nos pertes.
De plus, si nous voulons nous divertir et jouir de notre jeunesse, il faut que nous couchions seules, à cause de la guerre. Passons sur ce qui nous regarde, mais ces jeunes filles qui vieillissent dans leur lit, j’en pleure, quand j’y songe.
Eh quoi, les hommes ne vieillissent-ils pas aussi ?
Oh, certes, ce que tu dis là est bien différent. Un homme, qui a blanchi pendant une longue absence, épouse bien vite à son retour une jeune fille. Au lieu que la saison d’une femme est de courte durée ; si elle n’en profite, personne ne veut plus l’épouser, et elle n’est plus bonne qu’à dire la bonne aventure.
Mais un vieillard peut encore être en état de[2].....
Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne crèveras pas ? Tu es un fruit mûr pour la mort. Achète une bière. Je vais te pré-