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gigues, il n’aurait qu’à s’envoler chez lui, y dîner, et, rassasié, revoler vers nous. Si parmi vous un Patroklidès quelconque se sentait pressé de besoin, il ne salirait pas son manteau, mais il s’envolerait, puis, après avoir pété et repris haleine, il reprendrait son vol. S’il se trouvait chez nous quelque amant, et qu’il aperçût le mari de sa maîtresse au banc des conseillers, il partirait d’entre vous en déployant ses ailes, cajolerait la femme et reviendrait ensuite à sa place. Ainsi, avoir des ailes, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus précieux ? Et, de fait, Diitréphès, qui n’a que des ailes d’osier, a été élu phylarkhe, puis hipparkhe : sorti de rien, il s’est élevé très haut, et il est aujourd’hui un hippalektryôn aux plumes jaunes.




PISTHÉTÆROS.

Voilà qui est fait. Par Zeus ! je n’ai jamais vu d’affaire plus plaisante.

EVELPIDÈS.

De quoi ris-tu ?

PISTHÉTÆROS.

De tes bouts d’aile. Sais-tu à quoi tu ressembles absolument avec ton plumage ? À une oie grossièrement ébauchée.

EVELPIDÈS.

Et toi à un merle, dont la tête a été plumée.

PISTHÉTÆROS.

C’est nous qui nous sommes imposé ces ressemblances,