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CHAPITRE lxvi


Le mouvement ouvrier de 1789 à 1890. — Exposition de 1878 ; le graveur Chabert ; Hébrard, lithographe, et Tranier, tailleur d’habits ; premier groupement syndical : allées Lafayette et rue Constantine. — Grève des typographes ; grève des imprimeurs en indiennes. — Délégués toulousains aux Expositions de Barcelone et de Paris — Bourse du travail : rue des Couteliers. — Union des syndicats ouvriers. — La Bourse : place Saint-Sernin. — Bulletin officiel. —Historique des travaux de la Bourse, par Joseph Pradelle. — Le 1er mai ; manifeste de 1895. — Les syndicats en 1897.

Le mouvement ouvrier, commencé depuis 1789, s’est accentué aux heures révolutionnaires de 1830, 1848, 1870 ; mais les gouvernements royalistes ou libérâtres qui ont plusieurs fois escamoté la République essayèrent en même temps, d’étouffer le groupement naissant des travailleurs.

Efforts inutiles ! Tentative vaine, quoique réitérée et séculaire ! Le flot des prolétaires monte et montera jusqu’au moment où on donnera leur part de pain et de soleil aux déshérités des classes laborieuses !

Le premier rapprochement à Toulouse entre ouvriers de la même corporation est antérieur à 1878 ; mais au retour de l’exposition universelle, le citoyen Chabert, graveur sur métaux, conseiller municipal socialiste de Paris, vint dans notre ville pour expliquer aux travailleurs les avantages d’une union fraternelle au point de vue économique et politique. Chabert conseilla la formation de syndicats ouvriers, espérant que de ces groupements sortirait l’arme nécessaire à la victoire définitive du prolétariat.