Page:Ariste, Braud - Histoire populaire de Toulouse depuis les origines jusqu'à ce jour, 1898.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xiv
préface

Nous avons étudié l’Escolo toulouseno jusqu’à l’heure présente. Avec la France nous sommes fiers de tous les poètes d’entre Villon et Verlaine, mais avec Toulouse nous glorifions les chanteurs ensoleillés d’entre Goudouli, Mengaud, Visner, sans en excepter Gruvel et le Garrélou.

Bref, Toulousains épris du foyer natal, de son passé débordant d’actions héroïques, de son ciel que traverse en strophes sonores la turbulente haleine du vent d’autan, nous avons voulu écrire pour des Toulousains leur propre histoire.

Ce n’est donc pas un livre de savants que nous offrons au public.

Les savants — puisque c’est leur profession — en connaissent beaucoup plus que nous sur les questions particulières qu’ils étudient depuis leur berceau. De même l’horloger arrange une montre, comme le boulanger cuit son pain, comme M. Jourdain expectorait de la prose sans paraître s’en douter. Nous ne sommes point orfèvres ; toutefois l’expérience nous démontra qu’on est toujours l’ignorant ou le savant de quelqu’un. C’est pourquoi, sans cesser de vénérer l’apostolat qu’exerce la Critique, il n’est point défendu de songer, avec le poète, que l’Art est encore plus difficile que cela. Toute tentative de création exige un labeur qui s’accompagne habituellement d’un mérite quelconque. À ce point de vue, nos bonnes intentions suffiraient au lecteur Toulousain pour nous accorder un peu de bienveillance ou d’indulgence.

À d’autres, de faire mieux !

***

Pour rendre un peu encyclopédique cet ouvrage destiné avant tout, nous le répétons, aux enfants des Écoles, au Peuple, à la catégorie de lecteurs qui n’a guère ni rentes