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préface

appréciations diverses de nos descendants, mais on rendra sans cesse hommage à l’effort qu’il fallut déployer pour mener à heureuse fin une œuvre de cette nature. On devine que nous avons puisé prudemment, quoique à larges mains, dans ces ouvrages qui contiennent divers documents que le Temps fit disparaître.

Nous avons fouillé, de manière plus méticuleuse, les pièces nombreuses qui reproduisent les événements de la Révolution de 1789, dont le récit complet tentera certainement la plume d’autres écrivains. Les Toulousains prirent une large part aux actes d’affranchissement commencés à Paris et continués sur tout le territoire de France. On en jugera par la création locale de certaines institutions populaires, l’agitation des clubs, la propagande des journaux, l’enfièvrement patriotique des fêtes. Toulouse peut revendiquer l’initiative de plusieurs cérémonies commémoratives des victoires du Peuple. C’est dans notre ville, la première de France, que l’on célébra, avant Paris, la fête inoubliable de la Fédération.

De même nous avons recherché, dans des documents de l’époque, ce qui projette la clarté la plus vive sur les événements de 1814 et de 1830. Les journaux, souvent traqués par les gouvernements despotiques, permettent de reconstituer l’histoire. En vieux journalistes, nous avons cueilli parmi ces feuilles éparses, et dont quelques-unes aujourd’hui sont presque introuvables, tous les éléments de nature à traduire fidèlement les actes démocratiques de nos pères en 1848 et durant le long asservissement du second Empire.

Parvenus en 1870 et à la période actuelle, nous avons esquissé à plus larges traits les événements dont nous fûmes témoins, car nous n’avons jamais eu le désir de nous ériger en justiciers de nos aïeux et moins encore de nos contemporains. Tout acte de l’homme public porte en soi la sanction probable de la postérité. Chaque citoyen libre demeure le souverain juge.