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préface

blicains, d’accord avec la majorité intelligente de la population, pensèrent qu’il était temps enfin de modifier la liste des ouvrages que la routine administrative imposait aux enfants et qu’un livre, affirmant catégoriquement les principes démocratiques, remplacerait de façon avantageuse les billevesées royalistes ou papistes racontées jusqu’à ce jour aux élèves palmés, par les pères Loriquet de Lille, Tours et Limoges.

L’approbation flatteuse du Conseil municipal accordée à notre œuvre, et l’assentiment public qui s’ensuivit, déterminèrent les jésuites de toute robe à circonvenir le préfet. Celui-ci n’avait pas besoin qu’on insistât pour l’associer à une résistance réactionnaire. M. Landard, agent du ministère pseudo-républicain, sans formuler le moindre grief, sans déduire aucun motif, refusa son approbation à la délibération de nos édiles car, selon la devise des anciens roys de France, tel était son bon plaisir.

N’ayant pas de leçons à recevoir d’un préfet, auquel nous considérâmes toujours comme notre devoir d’en donner, nous nous sommes empressés de dégager aussitôt le Conseil municipal, pour bien limiter la querelle entre les auteurs de l’Histoire populaire de Toulouse et le représentant d’un gouvernement qui protège d’autre façon les trafiquants de catéchismes ou de scapulaires.

En conséquence, nous avons adressé la lettre suivante à la municipalité et au Conseil communal toulousain :

Toulouse, le 2 juin 1897.
Monsieur le maire,
Messieurs les conseillers municipaux,

Nous apprenons à l’instant que M. le préfet de la Haute-Garonne vient d’annuler le vote par lequel le Conseil municipal avait souscrit à notre Histoire populaire de Toulouse. Ce que divers Conseils municipaux avaient fait, notamment en 1841, pour les Poésies romanes de M. Gatien-Arnoult, en 1887, pour