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préface

que, remisa à sa place ordurière le « marchand de contremarques pour le Paradis ».

On pouvait espérer, après cette polémique préalable, que l’Histoire populaire de Toulouse verrait paisiblement le jour sans autres incidents.

C’était méconnaître l’embrigadement des cléricaux qui ne désarment jamais et briseraient encore un Préfet, comme l’Inquisition brûlait jadis un suspect d’hérésie, s’il ne s’accroupissait pas sous leur férule menaçante.

***

Plusieurs membres du Conseil municipal de Toulouse s’émurent de ces clameurs réactionnaires à l’encontre d’un livre préparé par la collaboration de deux sincères républicains. Ils pensèrent que le système d’intimidation entretenu par le Clergé était un dangereux obstacle à la propagande des principes démocratiques, puisqu’il aurait pour conséquence, en plein xixe siècle, d’attiédir l’ardeur de certains écrivains qui ne se soucient point de servir de cible aux représailles cléricales.

Ils demandèrent communication du manuscrit de notre Histoire populaire de Toulouse.

Des explications verbales furent fournies sur certains détails de l’exécution typographique, les plans et les gravures.

Plus tard, la Commission de l’Enseignement se réunit à la Commission des Finances. L’honorable M. Rouquier présenta un rapport, en séance publique. Le Conseil municipal décida à l’unanimité que ce livre serait décerné en récompense, à un certain nombre d’élèves des Écoles communales de Toulouse, à la distribution des prix de 1897.

Cette décision régulière, visant, comme d’usage, un chapitre spécial du budget, ne souleva aucune discussion sérieuse dans la presse toulousaine. Les journalistes repu-