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préface

même pain noir des débuts et se rencontrèrent, au déclin de la vie, s’acheminant ensemble vers le dernier coin de terre toulousaine où ils prendront un repos bien mérité.

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Lorsque nous annonçâmes la publication prochaine de l’Histoire populaire de Toulouse, il se produisit un tolle général dans la presse cléricale.

Nos dévots confrères, ne croyant pas nécessaire d’attendre la lecture de l’œuvre pour la critiquer, nous décochèrent des traits acérés qui ne nous causèrent point de surprise. Nous ne caressions pas l’illusion que 1789 avait détruit le fanatisme ultramontain, puisque nous voyions le gouvernement libérâtre de 1897 prolonger son existence problématique par une soumission humiliante aux caprices de tous les curés de France et de Savoie.

Plus particulièrement, la Semaine Catholique déchaîna sa colère et récidiva pour lancer ces deux excommunications majeures :

« Les auteurs, dit la pieuse feuille, ne nous inspirent qu’une confiance très médiocre au point de vue de l’exactitude historique et de l’impartialité. Il est à souhaiter qu’un écrivain consciencieux (sic) reprenne cette idée et nous donne une véritable Histoire populaire de Toulouse ».

« Ce livre sera moins qu’un roman ; il promet de n’être qu’un pamphlet. Nous le répétons, il est nécessaire qu’un homme savant et consciencieux (sic) nous donne bientôt une bonne et véritable Histoire populaire de notre chère cité. »

L’École Laïque comprit que pareille provocation — avant la lettre — mettait la libre-pensée en état de légitime défense. Ce courageux journal intervint et, ripostant à l’attaque incongrue autant que prématurée de la Semaine Catholi-