Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
SODOME.

tion, il ne pouvait tarder sans doute à leur commander, à les dominer et à les régir.

Sa vie lui apparaissait, à Noirchain, pleinement heureuse, dans le repos, le travail et la prière. Il avait fait venir de Paris et installer dans le vaste salon un grand orgue : souvent, pour se délasser, il se mettait au pupitre, et, sous ses doigts fébriles, l’orchestre se déchaînait, peignant dans ses dessins agités les aspirations de son esprit.

Parfois, surtout le soir, à l’heure où le crépuscule semble jeter sur la terre un linceul de tristesse, quand la nuit, si lugubre dans la solitude, effraye, Jacques devenait plus sombre et sa force faiblissait un peu ; il priait alors ou feuilletait les livres saints…

Lorsqu’un jour, dans la Bible, il lut cette parole : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ! »