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LA RETRAITE.

rait pas ; l’aiguille de la boussole ne dévierait pas : incapable de faire un miracle, le bramine aurait cependant une action assez puissante pour donner la vision illusoire d’un phénomène inexistant ; et le résultat n’est-il pas le même ?

La seconde hypothèse, celle qui le satisfaisait davantage, était une rigoureuse déduction de celle-ci : elle le séduisait par la parfaite assimilation de ces faits, avec d’autres faits étudiés et connus : au lieu de supposer l’action de la volonté sur d’autres volontés, pourquoi ne pas croire à son effet direct sur les objets inanimés ; dans ce cas l’illusion deviendrait une réalité ; il n’y aurait plus vision, mais miracle ; une comparaison, une identité même s’imposait alors à l’esprit de Jacques : il pouvait maintenant la formuler ainsi :

Une sphère de cuivre, chargée d’électricité, ne changeant ni de poids ni de composition, conservant sa forme et toutes ses apparences tangibles, acquiert des propriétés merveilleuses : de petits corps légers sont attirés à elle, une sphère semblable placée à distance lui emprunte son inexplicable vertu. Une force immatérielle, un fluide, si l’on veut, réside dans cette sphère, invisible et agissante. Pourquoi ne pas assimiler étroitement à ces phénomènes ceux que pré-