Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
66
SODOME.

Avec toute l’obséquiosité dont peut être capable un Wallon, le vieux bonhomme, un ancien mineur probablement, qui faisait là ses invalides, proposa à Soran de lui faire visiter le domaine.

Au rez-de-chaussée, beaucoup de pièces et très vastes, salon, petit salon, salle à manger, boudoir. Un large vestibule avec ses colonnes doriques, cannelées, au fronton triangulaire, marque assez purement une époque Louis XVI. Dans le grand salon, quelques meubles de l’Empire aux bronzes très finis où des manques de dorure couverts de vert-de-gris et des décollements du placage d’acajou témoignent d’un long abandon : un lustre en cristal de même époque, très lourd, avec des femmes en costume grec portant encore des restes de chandelles ; sur les murs, des peintures maladroitement revernies dans une tentative de restauration, montrent un sujet de chasse quelconque dans le goût de la fin du siècle dernier. Une large porte vitrée s’ouvre sur un perron dans un immense parc très mal entretenu. Avant de monter aux étages supérieurs, Jacques voulut le visiter. Devant la maison, ou plutôt derrière, une pelouse où des vaches paissent songeusement ; à gauche, une chapelle gothique et un pigeonnier avec une pe-