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SODOME.

dans les tables d’hôte, il comprit les colloques ; au reste, ce ciel éternellement bleu, comme un visage impassible, l’ennuya bientôt, et puis, toutes ces cathédrales et ces peintures recommandées par les Bædekers et autres Joannes lui parurent déflorées par trop d’admirations antérieures. Il entrevit le souverain pontife et trouva très laid l’uniforme de ses gardes.

La Turquie lui plut par les difficultés de sa langue ; il pensa cependant qu’avec leurs nombreuses femmes les adeptes du Coran la cultivaient très peu et cette polygamie lui sembla voiler des monogamies moins officielles.

Il traversa la Méditerranée et débarqua en Afrique. L’Algérie remplie de soldats et de fonctionnaires l’amusa très peu. Il retrouva les burnous entrevus dans les foires et chercha des yeux les Arabes.

Il tenta des excursions dans le Sud ; il y eut très chaud, à la vérité, mais ne rencontra pas de lions.

Il vit encore bien d’autres pays.

Il atteignit vingt-huit années dans cette vie nomade, et il finit par revenir en Europe.

Il se trouva un jour en Belgique, en plein Borinage. La tristesse et le silence des habitants lui plut.