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L’ENFANCE.

Il chercherait avec son ami dans le cabinet de travail rempli de bibelots et de livres, et pour se reposer il jouerait avec lui tant de belles choses !…

Mais il ne trouverait pas d’amis, puisque, tous les individus qu’il avait rencontrés jusque-là, l’élite pourtant, l’écœuraient. Il n’en trouverait pas parmi les beaux messieurs plus ou moins futurs députés ou magistrats, en ayant déjà toutes les vertus et la barbe ; ignorants de l’art comme d’une Amérique non découverte ou le poisson de la pomme, mais parlant beaucoup ; sans amour du reste, comme sans haine, ou d’une chose ou d’un être ; sans vie, donc, et lui, voulait vivre…

… Ni parmi les autres, les sympathiques, les bons enfants qui disent, beaucoup, des saletés et battent les femmes, vivant avec elles dans une promiscuité de quartier Latin, au mieux de leur bourse, en leur volant des nuits… plus hideux, ceux-là, que les autres ; les autres ayant un but, encore que mesquin, ceux-ci vivant au moment le moment, moments de café et de cartes.

« Ah ! Jacques Soran, combien vous vous préparez un avenir triste, triste, si à vingt ans vous avez déjà de ces haines et si vous êtes revenu de tout sans y être allé ; déjà vous avez senti, avec une expérience future, anticipée, que l’amour