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L’ENFANCE.

sements de la chapelle avec l’abbé Gratien, il avait composé des décorations bizarres et exquises, et son esprit n’était maintenant plus seul à voir : les réalités frappaient ses yeux et le laid déjà lui faisait mal : un vieux christ gothique, effilé et ténu, l’attirait souvent et il passait de longs moments dans la contemplation de cette chose belle et déjà comprise.

Tantôt, aussi, il montait à l’orgue. Dans leurs incessantes stations à la chapelle, l’abbé Gratien lui avait donné les premiers principes et, vite, avec fièvre, il fit des progrès. Cette si belle musique religieuse qui l’avait fait pieux le captivait maintenant, et, grâce à son protecteur, il passait presque toutes ses récréations dans l’étude des antiphonaires ou dans d’extatiques improvisations.

 

Jacques était depuis trois années à Juilly lorsque son père mourut d’une diphtérie contractée dans son service. Le premier il avait employé le brôme dans le traitement du croup, et « la terrible maladie sembla vouloir se venger sur celui qui allait peut-être la détruire, » dit un de ses confrères sur sa tombe.

Jacques n’eut pas un grand chagrin : les phénomènes extérieurs de ce moment ne lui per-