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II

L’enfance de Soran ne fut pas heureuse……

Encore étudiant, son père eut pour maîtresse une petite blanchisseuse. Un matin qu’elle lui rapportait son linge, il remarqua plus que jamais une petite figure maligne, un petit nez, des petits yeux, une petite main ; tout cela lui faisait bien envie depuis longtemps. Il ne rencontra pas grande résistance, et, dès lors, chaque vendredi, elle fit chez lui des visites de plus en plus longues. Un jour, elle ne coucha pas chez ses parents, à Plaisance ; le lendemain soir, son père, vieil alcoolique, la rossa ; elle s’enfuit et revint chez son amant qu’elle ne quitta plus. Et qu’eût-il voulu de meilleur ? douce, un peu béate, avec des airs de chienne soumise ; toutes les prévenances du cœur et celles des sens ; parfois, il