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SODOME.

rible cauchemar que l’étuviste vient enfin interrompre.

Jacques entra avec lui dans l’une des petites salles latérales.

Il s’étend sur une dalle, un morceau de bois sous la tête : penché sur lui comme le boulanger sur sa pâte, le baigneur lui donne deux ou trois tapes sur les cuisses comme pour prendre possession de ce corps, et le massage commence : la poitrine d’abord ; ses mains nerveuses partent du sternum dans le sens des côtes, descendent le long des pectoraux et les pétrissent pour les assouplir, et il semble à Soran que ses poumons s’élargissent et que l’air chaud y entre plus frais ; il ne pense plus, il s’abandonne tout entier, sans même essayer d’analyser ses impressions.

« Les jambes maintenant, » dit l’homme. Comme un anneau de fer, ses mains entourent les malléoles et remontent, glissant toujours serrées vers le bassin ; sentant malgré lui une troublante vibration, Soran instinctivement s’assure que son pagne le couvre encore.

Après les flexions des jambes et le massage des bras, la brusquerie désagréable et exquise de la douche.

Sous le jet cinglant comme un coup de fouet,