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LA CHUTE.

Le bras étendu, il jouit par avance de sa cruauté et, délicieusement, il retarda sa vengeance… Puis, visant cette nuque aux cheveux blonds, qu’il avait baisée quelques jours avant, il la frappa, et, aussitôt, poussant un rugissement, il roula à terre…

Sa bouche déformée, ses yeux renversés, un affreux rictus torturant son visage, le font hideux : un bras tordu derrière la tête, tandis que l’autre, contourné, s’allonge sur le ventre, Jacques se raidit. Peu à peu, sa face, rouge d’abord, devient jaunâtre ; des secousses très brèves et rudes, dissemblables de chaque côté du corps, soulèvent ce cadavre ; les mâchoires affreusement agitées font grincer les dents, et une écume sanguinolente bave de cette bouche qui fut très belle. Sa respiration fait un bruit de râle et des mucosités verdâtres et blanchâtres s’écoulent de son nez. Soudain il pousse des cris déchirants et, avec un rire ignoble, il étend son bras convulsé et, devant Laus, cette fois de plus, car Laus est auprès de lui, il commet un acte inconscient qui ajoute encore à l’horreur de ce triste spectacle.