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V

Peu de temps après ce jour de fête qui fut, pour Laus clairvoyant, un jour de deuil, Jacques Soran montra à son ami les signes, s’accentuant de plus en plus, d’une maladie que celui-ci ne pouvait définir. Parfois, de grandes joies, des espoirs sans fin, des projets merveilleux, puis, soudain, des accès de chagrin, de mornes découragements, même des larmes, sans motif. Ils avaient repris leurs travaux et Laus vit avec douleur que cet homme à l’intelligence si élevée se perdait dans des détails mesquins, s’attachant à des questions insignifiantes sans pouvoir les résoudre et impuissant à retrouver les liens qui unissaient entre elles ses vastes idées. Dans ces moments, Jacques se levait et disait simplement : « Je ne sais ce que je ressens, je suis énervé… »