Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/272

Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
SODOME.

de Laus, tout nu cette fois, et il se hâta, pour cacher son trouble ; rien encore de coupable ne s’était passé entre eux, sauf quelques attouchements de Soran, prudemment dissimulés sous des apparences familiales, préparant avec réserve la satisfaction le désirs qu’il eût été si dangereux d’exprimer nettement, et qu’il lui fallait pourtant laisser soupçonner. En se voyant ainsi transformés, ils rirent tous deux.

Henri Laus, avec cette petite veste bleue trop large et son pantalon trop court, sa chemise de flanelle sans boutons et son chapeau de cuir à petits bords, semblait un travesti, et il montrait encore cette gaucherie charmante dont Jacques s’était tant épris autrefois.

Ils visitèrent d’abord les machines. Le monstrueux organisme de fer étendait son grand corps et ses membres compliqués et puissants dans une immense cage : dompteur de cette bête redoutable, le mécanicien surveillait, dirigeant ses mouvements avec gravité, comprenant l’importance de sa mission. Une roue de bois enroule et déroule la corde plate qui monte et descend la cage. La main sur un levier, l’homme chargé des machines, attentif aux signaux, modère ou excite le monstre.

Une lampe à la main, ils s’approchèrent du