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LA CHUTE.

— Et, demanda Laus, que font-ils dans cette posture fatigante ?

— Ils se reposent : que faut-il en conclure ?

Laus réfléchit un instant, puis : « Il me semble que les galeries sont encore plus basses que je ne le pensais, car ils doivent se tenir ainsi pour travailler. »

— Bien déduit, repartit Soran, mais vois encore.

Quelques Borains étaient étendus à plat ventre, l’air béatement abruti.

— Oh ! dit Henri, les galeries se resserrent davantage ; je commence à craindre pour nos membres.

Tout en cachant sous des plaisanteries cet état désagréable que l’on ressent toujours au moment d’une première descente dans la mine, ils étaient arrivés.

Un ingénieur, très aimable, les reçut et voulut être leur guide (Jacques, un jour, avait envoyé des secours aux victimes d’un sinistre). Il les conduisit dans une salle chauffée très fortement par un poêle. Sur une table, des chapeaux de cuir bouilli, des costumes de toile étaient préparés pour eux. Tous les trois, ils se déshabillèrent et endossèrent la tenue des mineurs. Soran encore un coup eut sous ses yeux le corps