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LA CHUTE.

— Notre vieux Borain, dit Soran, doit connaître quelque porion qui pourra nous procurer ce plaisir.

Ils revinrent en passant derrière le parc. Jacques revit le banc de pierre où il s’était assis avec Elle, et l’endroit où, dans ce moment de folie furieuse, il s’était précipité sur Elle pour une fin fatalement nécessaire à un amour qui se promettait si pur… Ils s’assirent tous deux, et Jacques, se serrant contre Laus, revécut en le regardant cette scène qu’il eut presque le désir de renouveler. Mais c’était briser encore une fois son bonheur, ou risquer tout au moins de s’attirer, s’il était repoussé, le mépris de celui qu’il aimait.

Que devinrent en ce moment ses sentiments du matin, ses remords et sa contrition ?… On l’a dit, le sens moral était perverti chez lui, et il ne fut retenu, dans cet instant, que par des réflexions bien étrangères à l’amour du bien et de la vertu.

Quelques jours se passèrent… Une autre fois, Jacques eut la curiosité de revoir la maison où elle avait habité. Elle était vide aujourd’hui et, au grand étonnement de Laus, ils la visitèrent. Très petite, au milieu d’un jardin mal entretenu, elle parla encore pour lui un langage triste, qu’il