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LA CHUTE.

mais déjà quelques notes mélancoliques du début revenaient sous les doigts de Laus et celui-ci redisait le thème exprimé par Jacques : dans les phrases finales, alors le même motif, simplement accompagné en octaves par Henri, acheva comme une conclusion et un symbole cette rêverie qui fut pour tous deux la révélation et la preuve d’un amour surhumain.

Laus ensuite voulut examiner la bibliothèque. Dans une pièce voisine, meublée d’une unique table très grande et de deux sièges, des rayons cachaient entièrement les murs chargés de volumes à la reliure simple et terne. Laus s’amusa à nommer quelques titres qu’il s’émerveillait de voir là, ces ouvrages étant presque introuvables : c’étaient les Conclusiones cabalisticæ de Pic de la Mirandole, les Œuvres de Jean Belot ; les Traités de Julius Firmicus Maternus, de Postel, les Visions sublimes de Swedenborg, et tant d’autres.

Laus nota l’absence des livres de pure littérature ; il ne s’en étonna pas.

— Ne nous remettrons-nous pas au travail ? demanda Soran.

— Volontiers, dit Laus, mais d’abord je voudrais vivre un peu.

Jacques pensa que le cœur était toujours ma-