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SODOME.

fallu qu’il se montrât nu, comme pour mieux le séduire, Jacques fut sur le point, dans un satyriasis insurmontable, de se jeter sur lui, de lui arracher le voile qui le cachait à demi, et de repaître ses yeux de cette virilité qui l’avait fait fuir autrefois et qu’il aimait maintenant dans l’explosion d’un vice couvant depuis si longtemps.

La corruption, très lentement, avait ravagé son cœur, ayant sournoisement débuté sous les apparences d’une amitié platonique, irréalisable chez un homme aussi ardent. Son mariage, même, loin de le sauver, l’avait perdu plus complètement et l’horreur de la femme qu’il ne s’était pas avouée, la cachant sous le simulacre d’un amour artificiel, était évidente aujourd’hui.

Il revint souvent au Hammam, sans succès. Dès lors, son attitude envers Berthe Gouvaut changea complètement et il ne dissimula plus son indifférence. Il rentrait généralement sombre ; quelquefois, les yeux illuminés d’une joie étrange, lorsqu’il avait quelque espoir de le revoir. On lui avait dit, en effet, aux Bains, que ce jeune homme y venait souvent et que, voyageant sans doute en ce moment, il reprendrait à son retour ses habitudes régulières.

Jacques, un jour, se promenait au Louvre,