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LE MONDE.

put se croire sauvé pour n’avoir pas succombé à cette dernière tentation…

Il vécut parallèlement à sa femme, parfait toujours pour elle, selon les devoirs. Quelquefois, lui procurant des plaisirs ennuyeux pour lui, ainsi qu’il est requis chez un mari, il l’accompagnait dans le monde : elle y plaisait beaucoup. Il dut supporter aussi d’assister à des spectacles insipides, il dut aller avec elle dans des théâtres : il vit des représentations où le succès d’une pièce se décide, et ces premières, où il retrouvait toujours le même public, l’ennuyèrent invariablement. Il recherchait plutôt les hippodromes et les cirques. Tantôt, c’étaient des dompteurs de fauves qui lui rappelaient que les anciens Assyriens possédaient le secret, perdu aujourd’hui, d’en faire des animaux soumis et inoffensifs ; ou bien, des gymnasiarques montraient leur corps parfait et charmeur sous des lumières étincelantes ; il les préférait beaucoup à ces acteurs, grotesques dans leur prétention et dans leurs représentations d’inepties à la mode.

… Il y avait un an que Jacques était marié et pas une fois, durant ce long temps, la perfection de son attitude envers sa femme ne fut altérée. À celle-ci, au reste, il n’avait aucun reproche